En cette période post-confinement, je suis surprise de constater à quel point des micros événements, auxquels je ne prêtais attention que ponctuellement, me manquent : faire la bise à mes amis, les serrer contre moi sans avoir ce nouveau geste d'interrogation réciproque ou de recul. Être libre de danser où je veux quand je veux. Avec qui je veux. Mais voir le visage des inconnus, je n‘avais jamais réalisé que c'était une chance. Savoir intuitivement rien qu'en les regardant, sans même avoir à y penser, comment passe le courant entre nous, percevoir les petits mouvements qui constituent le langage non-verbal, cette communication si subtile qui imprime, l'espace d'un instant, mon Être, de façon plus ou moins durable: de la grande histoire d'amour potentielle à la vague impression de déjà vu, en passant par toutes les nuances intermédiaires. Cet aspect là, j’en suis encore en partie privée, mais, en retrouvant la présence de mes congénères autour de moi quand je choisis mes légumes au magasin par exemple, ou quand je traverse la rue, même sans leur parler, ni même les regarder, j’ai réalisé que même ça, c'était une chance. La possibilité de les sentir, là, former l'enveloppe de ma présence au monde, témoins de mon évolution dans l'espace et la vie. Et moi de la leur. Comme si ce partage tacite de l'espace du quotidien, plus ou moins anonyme, était, lui aussi essentiel. Les frôlements, croisements, les non-regards, les devinettes, les micro-complicités. Et si toutes ces interactions anodines faisaient de nous des humains ? La pratique de la danse libre et en conscience serait-elle un entrainement à être humain, au contact de l’autre ? A mettre de la vie dans l'espace entre nous ? Et de la conscience dans nos déplacements ? Alors, on danse ?
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La Danse Inspirée par Garance Monziès
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