Ça fait un an.
Funeste anniversaire de la date où tu as troqué ton espace de liberté, de rencontre, de ressourcement, de créativité, de défoulement, de plaisir, d'exultation du corps, contre un bout de salon, de chambre, de cuisine, et ton ordi.
Un an qu'à la place, au mieux tu peux (et parfois tu kiffes), danser dans ton salon, mais quoi qu'il en soit, même si ça te fait voyager, vibrer, explorer, bouger, au final, voir tes partenaires au loin, dans leur petite bulle, ça te rappelle le manque. Et ça te blesse, aussi. C'est pas pareil quand quand t'es à quelques mètres, à quelques centimètres, de leur pouls qui pulse, c'est sûr.
Un an que, même, à certains moments on t'a interdit de danser dans la nature, dans la rue.
Un an que tu ne sais plus trop où est passée ta petite communauté dansante. Envolée. Évaporée.
Un an que tout s'est compliqué, et que petit à petit tu t'y fais, à ce nouvel état des choses, dont on attend encore et encore qu'il évolue dans le bon sens, pour qu'on puisse à nouveau transpirer ensemble sans trembler.
Alors aujourd'hui je t'en supplie, ne t'habitue pas, n'oublie pas, n'oublie pas comme ça te faisait du bien, n'oublie pas le plaisir de la danse, ne laisse pas ton corps oublier, rappelle toi, rappelle toi comme c'était bon de se retrouver et de laisser nos êtres tout entiers créer les uns avec les autres, de sentir fondre les barrières, de pleurer, de rire, à la recherche du plus beau et du plus essentiel en nous.
On s'habitue à tout, alors je t'en supplie rappelle toi. N'oublie pas. Continue de trouver des moyens de garder vivant le trésor de la danse, comme une petite flamme au creux de ton être. Souffle dessus comme tu peux, comme tu peux. Mais n'oublie pas. La danse.
Alors, on danse ?
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