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Garance Monzies

Funambule


Hier soir, face au Sacré Coeur, une femme a marché sur un fil à 35 mètres de hauteur, sur la musique de l'Orchestre de Musique de Chambre de Paris.

Frissons et larmes. Non, elle n'est pas tombée. Mais frissons et larmes. Et coeur qui bat. Fascination pour ce corps puissant et beau, ce sourire rouge, cette confiance transparente, cet équilibre pailletté, cette dévotion ultime : risquer sa vie pour l'art.

Bien sûr il y a eu des questions : Comment ça lui est venu? Est-elle attachée? Combien de milliers d'heures elle a passé sur un fil? Y a-t-il une chose qui puisse déséquilibrer cette femme dans la vie? A-t-elle peur? Et au fond : pourquoi mettre ainsi sa vie en jeu?

Mais avant tout il y a eu une profonde admiration et beaucoup de gratitude. Si anodin puisse-t-il paraître face à la réalité de l'humanité, ce geste m'a semblé beau, troublant, touchant, bouleversant, important, voire essentiel. Justement parce qu'elle pourrait tomber. Et qu'en choisissant de grimper sur ce fil, elle incarne de la manière la plus directe et littérale qui soit, une parfaite métaphore de la vie. Elle nous offre cette métaphore d'une manière si puissante que nos corps, nos coeurs, en sont transpercés. Elle nous le rappelle : nous marchons tous sur un fil, même si nous voudrions l'oublier et construisons de beaux chateaux autour de cette réalité.

C'est aussi pour cela que les pratiques de danse, chant, peinture, libres et conscientes, sont si précieuses. Elles ouvrent à tous la possibilité de grimper sur ce fil, et de sentir le frisson de la vie, le frisson du moment présent, en connexion avec les richesses du passé et l'inconnu du futur. Elles nous offrent ces métaphores de la vie indispensables à nos consciences en chemin.

Alors, on danse?


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