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Garance Monziès

Être un peu plus japonaise

Je ne sais pas si vous avez capté mais il y a en ce moment sur arte une rétrospective du cinéaste japonais Yasujirō Ozu. Franchement je n'y aurais jamais mis un doigt de pied si on ne m'y avait pas encouragée : c'est un peu le Proust du cinéma japonais... ça demande du courage. Et honnêtement choisir dans des titres comme Printemps tardif, Eté précoce, Printemps précoce ou Fin d'Automne, c'est franchement pas évident...

 

Mais je suis tombée sous le charme dès les premières images et suis en train de tous les dévorer. Ca ne parle pas de danse, je le précise, et je dois avouer que le côté société traditionnelle qui ne lâche pas les femmes pour qu'elles se marient, entre autre, me donne envie de pleurer, ou de mordre, parfois. Mais il n'y a pas que ça. Il y a aussi cette manière unique qu'ont les japonais d'être au monde. De se déplacer. D'être en lien avec leur espace de vie, avec le sol, et avec les plus petits gestes du quotidien, comme s'assoir et se lever, comme verser le thé, servir un gâteau, offrir un cadeau. C'est fascinant. Il n'y a pas grand chose dans leur manière de s'exprimer, d'être en relation les uns avec les autres, de vivre, qui soit en commun avec ce que je connais. Transformant ce que je connais en habitudes, et décalant mes habitudes au rang d'étrangeté. D'où viennent-elles ? Pourquoi ne serais-je pas un peu plus japonaise, après tout ?

 

Et si la danse était une pratique de notre présence au monde ? A commencer par notre présence à notre propre corps, à ce qu'il protège, contient, exprime : un petit monde dans le grand monde. Une pratique qui permettrait petit à petit de rendre de plus en plus fine la frontière entre le quotidien et la piste et nous rendrait de plus en plus attentifs aux rythmes, aux distances, aux impulsions, aux points d'appui, aux objets qui nous entourent, aux autres ? Une pratique qui nous permettrait de remettre en question nos habitudes de posture, de positionnement dans l'espace, de relation à la musique, au rythme, au sol ? Mais aussi de profiter de celles qui nous portent... celles qui sont l'huile de la société, celles qui font déjà que nous savons, au moins à un certain degré, vivre les uns avec les autres... et danser les uns avec les autres !

 

Alors, on danse ?

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